Les murs blancs de nos vies

N’aie pas peur d’élargir les marges, de faire de la place au vide dans ta vie. Pourquoi faudrait-il être comblé ? Cette épithète est un mot dangereux. On comble un trou, une faille. Dès lors, devons-nous être comblé ? La vie n’est pas faite pour le comblement. Seule la fosse dans laquelle on nous enterrera un jour sera comblée. La vie aime le vide et l’incomplétude, l’ouverture, les espaces de liberté toujours à conquérir. 

Écoute cette histoire : récemment, des chercheurs ont passé au scanner le célèbre tableau de Vermeer, La Laitière. Ils ont découvert que l’artiste avait d’abord peint en arrière-plan une série d’objets qui cernaient son sujet principal. Vermeer a ensuite choisi de les supprimer définitivement sous un à-plat blanc. Ce mur blanc, ce vide donne toute la force au tableau. Aimons les murs blancs de nos vies. Jamais comblés.

N’aie pas peur du manque. Pas de quatrième colonne, contemple l’espace vide devant toi, ouvert comme tout mystère. Combler, c’est boucher comme on bouche la vue, comme on fait barrage à l’inattendu. Tous les comblés, tous les gavés sont bien encombrés. Fais de la place à l’inconnu qui toujours te rejoindra si tu sais l’accueillir. La plénitude n’est pas le comblement. C’est une respiration, un souffle. Aspire. Et contemple. 

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