Admire la mosaïque. Rien n’est plus parlant, plus éloquent, que la mosaïque. Chaque tesselle est unique mais ce petit morceau de pierre ou de céramique ne peut se révéler que dans l’ensemble de la mosaïque. Cela s’appelle fraternité. Pour en prendre conscience, il nous faut la distance de l’œil, accepter cet écart qui est si loin de notre vision quotidienne, nez à nez, œil à œil. Rien n’est possible sans l’éloignement, cet oubli de nous-mêmes, pauvres tesselles.
Merveille de notre destinée humaine où nous sommes à la fois tesselle et mosaïque, puissance de cet œil plus grand que nous qui nous permet de voir, qui seul nous hisse à cette vision. Nous n’y sommes pas créateurs, nous participons de la Création. C’est là le point de rencontre avec l’ultime réel.
Lumière de la mosaïque, le pavé n’est rien. Accepter de demeurer hébété devant le pavé que nous ne comprenons pas. Mystère de la mosaïque. Qu’est-ce que nous distinguons ? Pourquoi distinguer ? Pourquoi juger ? Seulement aimer et entrer dans le plus vaste, dans la vérité de la mosaïque. Humanité et divinité réconciliées. Fondues. Tout est accompli. Tout peut commencer.