Que la beauté l’orne

Que la beauté l’orne. Un souhait, un ordre, la volonté que nous soyons des bâtisseurs de beauté. Chacun dans la reconnaissance et la contemplation de la beauté. Et c’est ma tâche la plus pressante aujourd’hui, diffuseur de beauté. Sauvera-t-elle encore le monde, cette beauté ? Saurai-je la reconnaître ? Tout ce qui brille n’est pas d’or. Urgence, la beauté est le cadeau que je dois à mes frères. Comment pourrais-je leur infliger la laideur quand déjà tout autour d’eux n’est que chaos ? La beauté est harmonie pour que ma pierre taillée s’emboîte avec celle des autres bâtisseurs. Et cette beauté va toujours avec la lumière. Elle irradie. Elle est légère aussi. Jamais, elle n’écrase, même quand elle provoque une violente émotion. Car la beauté simplifie toujours, qui nous ramène à l’essentiel.

Que la beauté l’orne, cela ne veut pas dire que la beauté ne serait qu’un élément de décor. Non, cela signifie que la beauté est transformatrice. Embellir, c’est transformer. Contemplez le travail de l’artisan, l’effort créatif du designer. Une chaise est toujours une chaise mais elle devient objet d’art …. 

Oh, je n’écrirai pas chaque matin une symphonie mais si je ne fais pas le premier pas vers la beauté, si je ne la laisse pas m’apprivoiser, je resterai incapable d’entrer dans la beauté. Icône ou mandala ? Dans l’œuvre que je dessine, je ne suis que celui qui transmet une force au service de la beauté. Cette force ne m’appartient pas. Elle vient de l’Éternel, de celui qui a fait éclater la beauté du coquelicot, du coucher de soleil, le saut du dauphin. J’essaie de rendre, de prolonger cette beauté, de la trouver partout, dans l’araignée et dans l’ortie. 

Beauté des êtres vivants, beauté de mon frère. La vraie beauté n’est pas faite d’artifices et objets de séduction qui, en multitude et jusqu’à la nausée, parasitent le regard à notre époque d’hyperconsommation. La beauté n’est jamais fardée, n’a pas besoin de maquillage. Vérité dans le silence de son message, pour peu que nous tournions notre regard vers la beauté comme nous sommes invités à tourner notre regard vers la lumière. 

Quand on contemple la beauté, on voudrait en saisir et en commenter le mystère. Et s’il n’y avait rien à dire. Seulement contempler, entrer dans ce mystère, dans l’ineffable. Le message transcende l’étroitesse de nos mots et la limite de nos analyses mentales. Combien sont proches de la beauté, la sagesse, la joie et la paix, autant de fenêtres qui ouvrent sur un horizon qu’on ne pourra jamais enfermer dans des définitions comme dans autant de petites boîtes d’entomologiste. 

Merci à toi, si proche, qui es porteuse de beauté, toi qui a le sens du détail qui fait émerger la beauté là où elle était tapie., toi qui sait me dire aussi où est la beauté. Bâtisseuse de beauté, je te reconnais, toi qui me conduis dans le champ du silence pour mieux la retrouver. Que la beauté orne nos jours, celle qui sacralise toute vie. Beauté fragile, fugace, ou majestueuse et impériale. Beauté divine devant laquelle tout genou plie. Beauté du geste.

Retrouvez l’ensemble des textes déjà parus, dans la rubrique Archives – © Jean Dumonteil

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