Dans le miroir de mon frère

Fragilité du miroir dans lequel nous nous regardons. Ce que nous voyons n’est pas la réalité, seulement un reflet. Il est vertigineux de penser que la seule personne que nous ne pouvons voir, c’est nous-même et tous les selfies du monde n’y pourront rien changer. Le seul que je peux voir, c’est mon frère. Mais qui puis-je espérer voir dans le miroir de mon frère ? Ce que je peux voir en lui, c’est seulement son mystère, son sacré secret. 

J’aime les portraits où le peintre a tenté de fixer la vérité de l’autre. Mais, non, rien de rien, nous ne saurons rien. Que dit le sourire de Mona Lisa ? Que dit l’œil de la Petite Madone de Raphaël ? Nous n’en saurons rien. Impuissance de l’homme qui contemple le visage, espérance de l’homme qui quête le contact. Entrer en contact, entrer en l’autre, l’accueillir, le recueillir. Cet autre est toujours une espérance, Seul l’amour en est la clef de compréhension, tissage de solitudes et de sollicitudes. 

Dans le miroir de mon frère, je lis l’étonnement, le questionnement commun, universel, permanent. Et je me tiens au seuil. Y a-t-il seulement un autre ? Dans ce miroir, la vie qui passe en nous. Toi, moi, nous : la vie plus forte que nos brèves existences corporelles. Miroir de lumière, jeu de miroir. De quoi es-tu l’image ? Le reflet comme un écho. La vie palpite. Tout devient icône. Tu es icône.

Retrouvez l’ensemble des textes déjà parus, dans la rubrique Archives – © Jean Dumonteil

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