Le goût du paradoxe

N’ayez pas peur des paradoxes et ne vous contentez pas des plates évidences. Le paradoxe est une vigie. Il combat tous les assoupissements. Le paradoxe ne se cultive pas, il surgit dans l’évidence de sa bizarrerie, de son incongruité, mais une fois la surprise passée, le paradoxe tient debout. Il nous réveille et s’impose dans la force de sa singularité pour nous tirer de toutes nos évidences supposées. Il faut aimer le paradoxe comme une sorte d’étirement de la compréhension, une hygiène de la pensée, un contournement d’orthodoxie, son enjambement. 

Par méthode, on va même chercher et goûter le paradoxe dans un raisonnement. Mais le confort moral de la culture du paradoxe est moins aisé quand je me trouve face à une attitude paradoxale. « Pourquoi as-tu fait cela, que je ne comprends pas parce que cela ne te ressemble pas ? » Je pourrais alors dire que ton attitude est illogique, incohérente. Si je la déclare paradoxale, c’est que je veux espérer la comprendre. En jugeant paradoxale ton attitude, je te laisse une chance, je ne te condamne pas. Il y a comme un point d’interrogation dans ce paradoxal, qui renferme un germe de confiance.  

Le paradoxe comme déviation ou sortie de secours des autoroutes de la pensée ? La réponse au paradoxe est un contournement. La connaissance et la compréhension ne vont pas sans amour. Le détour en vaut la peine car, toujours, les paradoxes ne sont que d’apparence. 

Retrouvez l’ensemble des textes déjà parus, dans la rubrique Archives – © Jean Dumonteil

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