Qu’y a-t-il de l’autre côté de l’horizon ? Réponse simple mais pas si facile à accepter à cause de nos conditionnements, car il n’y a pas d’autre côté de l’océan. Regardons bien et nous prendrons rapidement conscience que notre interrogation est sans objet : c’est bien le même océan qui est là, par-delà notre vision limitée à la ligne d’horizon. Coulisses et scène, c’est le même grand théâtre de la vie. Un autre monde au-delà de l’horizon ? Non, seulement ce que nous ne connaissons pas encore.
Il faut apprendre à lire l’océan, au-delà de ce que nous voyons sous notre nez, sans quoi nous ne comprendrons jamais rien à l’océan. Et surtout, nous ne comprendrons rien à la vie, à la vérité de cette ultime réalité que nous osons appeler Dieu. J’étais encore un enfant quand je découvris l’océan. Nous partions en vacances sur la côte basque et après des heures de route, mon père a fait une première halte au petit matin sur le littoral pour nous faire découvrir et contempler l’océan. Au moment de repartir vers notre destination finale, je refusais de monter en voiture. Je ne voulais pas quitter l’océan qui était là, cette beauté impressionnante que je craignais de ne plus jamais revoir. L’enfant que j’étais ignorait l’immensité océanique.
Ce jour-là, mon père m’a appris ce qu’est l’infini. Sans prononcer aucun mot conceptuel, il m’a fait découvrir la différence entre l’idolâtrie et la foi. Nulle raison d’avoir peur de quitter le rivage immédiat d’une apparente certitude, les petites images d’idoles que nous construisons en croyant y enfermer la réalité. Je pouvais faire confiance à l’expérience de mon père, et comprendre que tout sera toujours plus grand, que ce que j’en aperçois et que je voulais mettre sous cloche. Avoir foi en l’infini, en l’Ouvert. Toujours ouvert et plus grand que tous les ailleurs possibles, jamais d’un autre côté. À la fois ici et infini.
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SENTIMENT OCÉANIQUE 