Le monde et l’histoire du vivant, toute la vie dans un verre d’eau. Une immensité à admirer sans risquer de se noyer dans ce verre d’eau. Le grand cycle de l’eau toujours recommencé : évaporation, pluie, ruissellement et infiltration. Nul besoin de glose alchimique ou ésotérique pour comprendre cette merveille si simple. Seulement la contempler. Poussé par l’alizée, le nuage a crevé en pluies sur les hauts plateaux. Venue avec la mousson, l’eau s’est répandue dans la vallée. Désaltère-toi de cette eau universelle.
Dans le désert aussi, la rosée du matin a participé au miracle de la vie. Le secret du puits est espérance, l’oasis attend au-delà de l’horizon. Partout l’unique phénomène, nulle part la semblable apparition. Pluie ravageuse ou bienfaitrice, mais toujours cette eau indispensable sur la planète : la même eau bue à Cotonou, Bangalore, Shanghai ou Aubusson. La même eau que boit le colibri et qui désaltère le pèlerin. L’eau toujours renouvelée qu’ont bu nos morts, de siècles en siècles, eau vive que nous recevons, vivants, buveurs de passage que nous sommes.
Eau venue de la pluie qui tombe sur les justes et les injustes, comme le rappelle la Bible (Mt 5,45). Unité du vivant : l’eau ne connaît pas de frontières même si les hommes peuvent se battre pour un point d’eau. Mais aujourd’hui, en regardant ce verre d’eau, pense seulement à la communauté universelle des êtres vivants qui ont bu et boivent à la même eau. Au-delà des lieux, des heures et des siècles. Toutes les traditions spirituelles racontent l’eau. Rappelle-toi que l’éternel message d’hospitalité commence par le verre d’eau offert et qu’au puits de la Samaritaine, la grâce a surabondé. Regarde ce verre d’eau. Réjouis-toi et entre dans le secret de l’eau, le partage de tout ce qui nous unit. Apaise ta soif.
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SENTIMENT OCÉANIQUE 