N’aie pas peur de prononcer le mot “foi“. Regarde ce mot, et mets-le dans le miroir de ton expérience. Nous avons tous foi en quelque chose, foi en la vie, foi en soi-même, au moins pour avancer. Et au-delà de cette humble reconnaissance, laisse advenir la foi comme confiance dans l’infini de la puissance d’amour. N’aie pas peur d’entrer dans cette grammaire spirituelle : La foi n’est pas un nom, c’est un verbe. La foi vit et se vit, elle se cache et grandit. C’est la graine de moutarde qui contient l’infini. Arrose cette graine.
La foi n’est pas une opinion. “Croyez-vous en Dieu ?“, interrogent tous les douaniers de nos fausses certitudes. “Poète, tes papiers !“, chantait l’anarchiste. Demande-t-on au marin s’il croit à l’océan ? Il faut vivre l’océan, rejoindre le grand large dans la confiance. Reconnais la foi qui palpite en toi. Souviens-toi de la graine enfouie et laisse-la grandir en fidélité. Contemple cette graine. Dans ton cœur, tu sais déjà la promesse qu’elle contient. Au plus secret d’elle-même.
Interior intimo meo, « plus intime que le plus intime de moi-même », écrivait saint Augustin et, comme en écho, le Coran évoque cette conscience de Dieu « plus proche de soi que sa veine jugulaire ». Dans l’intimité de ton cœur, laisse vivre et être la foi. Car on ne possède pas la foi, on la vit. On ne possède pas la foi, pas plus qu’on ne possède l’amour véritable, on s’y abandonne. Dans la foi. En confiance et en fidélité à la graine enfouie.
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