Longtemps, on a demandé aux religions de tout expliquer, de tout justifier. Dans nos sociétés modernes, on a ensuite demandé aux responsables politiques et aux États d’avoir réponse à tout. Nous avons cru aussi que la science pouvait tout dévoiler. Et depuis le début de la pandémie Covid-19, nous entendons des responsables politiques, des médecins qui ont le courage de dire : “Nous ne savons pas“. Pouvoir dire cela sans angoisse, en ayant le courage de ne pas se bercer d’illusions, de ne pas se raconter d’histoires, de ne pas se construire des “forteresses de certitude“. Avancer à découvert. À la découverte, avancer. Simplement.
Arrêtons de parler de relativisme dès que quelqu’un émet un doute. Non, le doute n’est pas un lâche repli. C’est un chemin de crête exigeant qui requiert le courage du marcheur, qui demande de rester en éveil pour lire les signes qui nous sont donnés, que la Tradition appelle la grâce. Douter de l’orientation et de la rudesse du chemin mais avancer, continuer à chercher. Progresser d’étapes arides jusqu’à l’oasis. Les plus grands saints et maîtres spirituels ont aussi connu le doute, l’absence, la nuit de leur foi. Et ils ont continué à avancer. Avec confiance, sans œillères, sans confondre vérité et certitude. Dans la confiance de l’espérance, avancer. Simplement.
Le questionnement et même parfois l’obscurité font partie du cheminement. Confiance, c’est dans l’obscurité de la nuit qu’on apprend à lire les étoiles. Gardons-nous d’être péremptoire. Il suffit de prononcer ce mot, « péremptoire », pour comprendre ce qu’il a de raide. Comme si on jugeait tout du haut d’un imaginaire promontoire, en préemptant la vérité. Fausse route. La vérité n’appartient pas à celui qui prétend la posséder mais à celui qui la cherche. Juger moins, aimer plus et avancer. Simplement.
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SENTIMENT OCÉANIQUE 