Gardiens libérateurs

« Suis-je le gardien de mon Frère ? » La question retentit et n’en finit pas de résonner à notre époque d’individualisme triomphant. Oui, je suis bien le gardien de mon frère si tant est que je reconnais pour tel mon semblable. Quand je te dis Frère, quand je te sais mon Frère en humanité, je te regarde et veux te garder. Oui, je suis le gardien de mon Frère, non comme un garde-chiourme, mais comme un gardien libérateur qui t’émancipe de tes peurs, qui veut te transmettre la confiance de vivre. Gardien d’amour comme le Petit Prince prenait soin de sa rose. 

Gardien, gardinier, jardinier ; toute la beauté que nous partageons et contemplons. Là est l’essentiel, c’est la beauté qui nous fait Frères, que nous allons cultiver et laisser croître. Gardien de mon Frère, je veux te conserver, pas de mettre sous cloche, seulement être attentionné de toi. Prévenant de toi. Soucieux de toi. Et aussi léger, discret que tous les anges gardiens de nos pensées.

En te gardant je n’accomplis rien d’héroïque. C’est seulement mon humanité que je veux garder, que je n’abandonne pas. Toi, mon Frère qui est à la fois miroir de l’intime et fenêtre sur le grand large. Et dans l’attention qui nous empêche de baisser la garde, nous voici, toi et moi, gardiens de l’essentiel, gardiens de tous nos Frères. Nous voici silencieux veilleurs. Attentifs.

Un avis sur « Gardiens libérateurs »

  1. Merci à Jean Dumonteil de cet article dans un moment (je pense à la guerre de l’Ukraine) ou nous pourrions nourrir la haine de l’autre qui n’est que souffrance. Emmanuel Levinas l’exprime bien  » L’état de guerre suspend la morale; dépouille les institutions et les obligations éternelles de leur éternité et, dès lors, annule, dans le provisoire, les inconditionnels impératifs.( tu ne tueras pas ) Il projette d’avance son ombre sur les actes des hommes. La guerre ne se range pas seulement -comme la plus grande- parmi les épreuves dont vit la morale. Elle la rend dérisoire. »
    C’est pourquoi cet article nous rappelle notre responsabilité d’amour de l’autre, qu’il soit proche comme son Frère ou sa Soeur, mais aussi et surtout lorsqu’il nous semble lointain ce qui demande bien d’engagement et d’effort. La beauté du visage de l’autre nous interpelle, nous oblige a considérer avec respect sa dignité. On est définitivement le gardien de notre Frère, malgré notre souffrance face à l’injustice, l’on doit porter, prendre avec soi toute injustice et aller avec elle vers le bien, s’élever quand même malgré tout, malgré le pire, même quand on a perdu tout espoir il reste encore l’espérance, sinon nous nous enfermerions dans la prison de notre orgueil et de notre vanité. C’est pourquoi, je pense que malgré tout, c’est faire preuve d’humanité que d’être le gardien de son Frère sinon nous ne serions que bêtes.
    Jean-François GUERRY

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