Avec toute ma sympathie

Empathie, sympathie, bienveillance. Des mots usés avant que d’être dits. Mots expatriés qu’il faudrait empêcher ou du moins retenir un instant avant de les prononcer. On les emploie aujourd’hui couramment, mots autrefois inusités dont on avait peut-être moins besoin parce qu’on les vivait. Peut-être l’attention à l’autre était-elle immédiate, naturelle pour qu’on n’ait pas besoin de recourir aux mots ? Un peu d’humanité, simplement de l’humanité, d’homme à homme, sans grands mots. 

Simplicité de l’expérience partagée des épreuves de la vie, des maladies, des infirmités. Les accidents de la vie sont toujours là. Cicatrice jamais refermée de la mort d’un enfant, d’une souffrance non dite, quand désormais l’injonction à être heureux est permanente, quand nos sociétés n’acceptent pas la faille, nouvelle douleur cachée, tellement cachée que je ne peux la voir, la découvrir, la laisser à découvert et que je l’ensevelis dans le bruit des mots. 

Le dire de la bienveillance ne remplacera jamais la simplicité du regard, de la main touchante, notre humaine épaisseur qui sait se passer de mots pour dire « je t’aime », dans la seule fraternité partagée, véritable. Dans le silence qui dit tout et plus encore. 

Un avis sur « Avec toute ma sympathie »

  1. En eeffet, c’est mots sont de plus en plus utilisés. Je vais m’arrêter pour y réfléchir. Celui qu’on emploie peu est « compassion ». Pourtant, il peut venir compléter la palette.

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